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12-12-2023 / Belgique / 6min
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Règles douloureuses : c’est quoi l’endométriose ?

Les règles douloureuses sont le principal symptôme de l’endométriose, même si on peut avoir mal au ventre sans forcément avoir l’endométriose. En effet, on peut souffrir de douleurs menstruelles aussi lorsqu’il y a un déséquilibre hormonal, par exemple. On commence à suspecter qu’on a l’endométriose si les douleurs pendant les règles sont cycliques, qui ne partent pas avec des antalgique (comme le paracétamol) et qui nous empêchent de mener nos activités quotidiennes (aller à l’école, au travail, faire les courses, voir des potes…).
L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique et progressive, pour laquelle il n’existe pas de traitement définitif.

endométriose

A long terme et non diagnostiquée, elle peut se propager à d’autres organes et être invalidante.

En Belgique, une femme sur dix est atteinte d’endométriose. Pourtant, elle est restée très longtemps ignorée, et son diagnostic est encore loin d’être systématique.

L’endométriose, c’est quoi au juste?

Environ 10-15% des personnes qui ont un utérus souffrent de cette maladie, soit environ 176-200 millions de personnes dans le monde. On constate un retard de diagnostic de 7 ans en moyenne entre la première apparition des symptômes et le diagnostic officiel de cette maladie.

Les diagnostics tardifs sont souvent dû à une sous-estimation des douleurs que les personnes atteintes d’endométriose signalent. Il arrive en effet très souvent de confondre les symptômes avec les douleurs menstruelles habituelles (les douleurs de règles). Ces douleurs sont socialement considérées comme faisant partie de la condition féminine. De plus, les douleurs chroniques sont souvent associées à la paresse, au besoin d’attention, à l’incapacité de supporter la douleur ou à la tendance à trop se plaindre. Ce n’est pas anodin que la détection de cette maladie survienne souvent « par hasard », par exemple lorsqu’une femme consulte pour cause d’infertilité, et pas avant.

De plus, cette maladie impacte considérablement la qualité de vie de la personne qui en souffre. Tant sur le plan physique que mental avec des conséquences négatives sur les activités professionnelles et les relations interpersonnelles: perte d’emploi ou réduction du temps de travail, éloignement de toute forme d’intimité sexuelle, isolement, etc.

Pour toutes ces raisons, dès le plus jeune âge, il est très important de savoir que ressentir chroniquement des douleurs aigues voire invalidantes n’est pas totalement normal. Si, au moment de tes règles ou après des rapports sexuels , tu ressens des douleurs qui t’empêchent de mener tes activités au quotidien, ce sont peut-être les symptôme d’un problème plus profond.

Pour cela, il est important d’en parler afin d’avoir un diagnostic et une prise en charge multidisciplinaire rapide.

L’endométriose: symptômes, diagnostic et traitement

L’endomètre est le revêtement qui se trouve à l’intérieur de l’utérus et qui s’élimine tous les mois avec les règles. Pour avoir plus d’informations, tu peux consulter notre article sur le cycle menstruel.

Chez les personnes souffrant d’endométriose, les contractions de l’utérus pendant les règles font passer des fragments de l’endomètre dans l’abdomen et le pelvis, en passant par les trompes. Une fois sortie, cette membrane muqueuse peut se fixer sur les organes autour de l’utérus comme la vessie, l’urètre, le rectum, l’utérus, les ovaires, les trompes ou encore le vagin. Elle crée alors des foyers d’endométriose, autrement dit des lésions. Dans les cas plus graves on peut retrouver des lésions aussi sur le foie, le diaphragme, la plèvre et le poumon.

La maladie est progressive et évolue dans le temps car des nouveaux foyers d’endométriose se forment sans cesse. Contrairement au sang menstruel qui s’écoule à chaque cycle vers le vagin, le sang issu des foyers d’endométriose ne peut pas s’écouler vers l’extérieur.

Quels sont les symptômes ?

La plupart des symptômes sont cycliques et accentués par les règles, puisque les lésions sont influencées par les variations hormonales.

L’endométriose se manifeste de différentes manière et présente des symptômes qui varient d’une personne à une autre.:
– Dysménorrhée (douleurs des règles);
– Ménorragies (règles fort abondantes) ;
– Douleur pendant les rapports sexuels avec pénétration, ressentie surtout au fond du vagin ;
– Constipation, diarrhée ou encore présence de sang dans les selles ;
– Brûlures urinaires, difficulté à uriner pendant les règles, des envies d’uriner très fréquentes ;
– Douleur de sciatique ou de l’épaule droite ;
– Douleurs pelviennes chroniques : brûlures ou décharges électriques et persistent même en dehors des règles. Elles irradient dans le bassin, le bas du ventre, le dos, la région lombaire, les cuisses ;
– Très rarement : une toux, du sang dans les expectorations suite à la toux.

Note cependant que certaines personnes ne présentent aucune manifestation visible ou sensation physique. La femme découvre alors souvent par hasard qu’elle souffre d’endométriose en allant par exemple consulter car elle a des difficultés à tomber enceinte. C’est alors au cours d’un bilan d’infertilité, ou d’une intervention chirurgicale pour une autre raison qu’on découvre l’endométriose.

Parfois la personne souffrant d’endométriose peut remarquer un syndrome de fatigue chronique ou un état dépressif en raison des douleurs invalidantes.

Comment faire un diagnostic ?

Un diagnostic précoce et des soins adaptés permettent de traiter les douleurs et problèmes d’infertilité. Ce diagnostic a pour objectif d’interrompre la progression et l’aggravation de la maladie en détruisant les foyers d’endométriose.

Diagnostiquer l’endométriose nécessite la réalisation de différents examens et de nombreuses consultations. En effet, pour pouvoir confirmer  qu’il s’agit bien d’endométriose, le médecin devra effectuer une « petite » opération chirurgicale, une laparoscopie, pour prélever une partie des lésions et les analyser.

Cependant, avant d’en arriver à la laparoscopie, le médecin effectue généralement d’autres examens. Quoiqu’il en soit, un entretien avec ton médecin ou gynécologue constitue la base du diagnostic. En cas de doute, il pourra effectuer un examen gynécologique complet, autrement dit, un toucher vaginal et rectal. Il pourra également proposer de faire une échographie endo-vaginale. Le médecin peut aussi avoir recours à l’imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM). Finalement, il peut te proposer une prise de sang. Il existe en effet un marqueur (CA 125) qui peut augmenter, notamment en cas d’endométriose.

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Traitements

À l’heure actuelle, il n’est pas possible de guérir de l’endométriose de manière définitive.

Cependant, il existe différents traitements qui agissent sur les symptômes. Certains ont pour but de réduire la douleur, d’autres de stopper la propagation de l’endométrioses ou encore d’enlever les lésions.

Comme dit précédemment, l’endométrioses varie d’une personne à une autre. Comme les lésions peuvent apparaître sur différents organes, elle peuvent prendre des formes multiples. C’est également le cas des symptômes qui ne sont pas toujours les mêmes d’une personne à une autre.

Dès lors, il est essentiel que la traitement soit spécifiquement adapté à la personne chez qui on a diagnostiquer de l’endométriose.

Puisque l’endométriose est hormonodépendante, pour empêcher l’évolution de la maladie, on vise à freiner la production des hormones qui participent aux cycles menstruels et qui provoquent les règles. On peut également envisager de supprimer les règles. Ainsi la propagation peut être diminuée ou stoppée et les douleurs diminuent ou disparaissent.

Différents traitements hormonaux existent:

– La pilule contraceptive et les traitements progestatifs prescrits en continu : le but est de bloquer le cycle menstruel et donc l’arrivée des règles.

– Si le traitement hormonal n’est pas suffisant, le médecin, gynécologue ou spécialiste pourrait proposer un traitement qui provoque une ménopause artificielle. Il s’agit d’une injection d’un médicament qui reprend les caractéristiques d’une hormone fondamentale dans le cycle menstruel, la LHRH.

Le stérilet hormonal : un dispositif qui réduit les règles et aussi les douleurs associées à l’endométriose et au cycle hormonal.

Dans certains cas, le gynécologue ou le chirurgien, peuvent proposer une intervention chirurgicale. Ce traitement vise à améliorer le confort de vie de la personne malade. Il peut également servir à augmenter les chances de procréer dans le cas où l’endométriose affecte la fertilité.

Que faire ? à qui s’adresser ?

On le répète, ressentir chroniquement des douleurs aigues voire invalidantes pendant son cycle n’est pas normal. De même, les douleurs constantes pendant et après les rapports sexuels sont également une raison qui peut te conduire à consulter un professionnel de la santé.  Il est important d’oser en parler avec son médecin, son gynécologue ou avec un médecin en centre de planning familial.

L’endométriose est une maladie complexe qui touche plusieurs aspects de la vie d’une personne et qui se manifeste de manière différente d’un cas à l’autre. Cette malade a donc besoin d’une prise en charge globale avec de multiples options adaptées à chaque situation.

Pour cela, plusieurs centres spécialisés ont mis en place une collaboration active entre différents spécialistes et soignants (infirmièrs, psychologues, gynécologues, radiologues, chirurgiens…) afin d’avoir une prise en charge complète et rapide.

Voici une liste des centres présents sur le territoire Bruxellois et Wallons :

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