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10-11-2021 / Belgique
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Choisir mon orientation : les métiers du futur

Tu te demandes à quoi vont ressembler les métiers du futur ? Ceux qui vont disparaître ? Ceux qui vont se transformer ? Ceux qui vont apparaître ? Et puis surtout ceux que tu vas exercer ?

Avant toute chose : sur quels critères baser mon choix de formation ou d’études ?

Il existe beaucoup de portes d’entrées afin de trouver quelles formations/études faire, entre autres :

• Le plus classique consiste à partir de soi et de ses intérêts : de ce qu’on aime faire.

• Une autre manière part de ce qu’on sait faire et de ce qu’on se sent capable d’apprendre à faire : de nos capacités, compétences et ressources.

• Une 3ème manière part plutôt des métiers existants et de leur environnement de travail.

• Et une 4ème manière part de « ce dont le monde a besoin » : des défis à surmonter et des solutions pour y réussir.

Ces 4 approches sont reprises dans les 4 cercles d’Andres Zuzunaga & Marc Winn (souvent appelés Ikigaï). Ce qui est entouré en rouge correspond aux besoins du monde. Ce sont les défis mondiaux, les décisions politiques, les demandes des secteurs et l’évolution du marché du travail.

À toi de définir ce que tu entends par « monde externe » : la société, la civilisation, ta ville, la nature, ton entourage? Bref, quelque chose qui te dépasse, qui est plus grand que toi et qui fait que nous puissions tous continuer à (sur)vivre dignement.

Partir de ce dont le Monde a besoin

Concrètement, cette 4ème manière consiste à la fois à partir d’une vision ou de valeurs plutôt abstraites. Comme le fait d’amener la paix dans le monde ou de combattre l’injustice sociale. Et à la fois à partir d’objectifs ou de défis très concrets. Comme le fait de vouloir construire un centre d’hébergement pour personnes en situation de handicap ou avoir envie de nettoyer les océans.

Si tu te sens perdu dans ton orientation scolaire ou professionnelle, tu peux toujours essayer de partir de cette 4ème porte d’entrée. C’est-à-dire de partir des défis, crises et changements qui s’imposeront à nous dans le futur pour nourrir tes idées de projets de formations/études.

Bon à garder en tête

N’oublie pas de prendre (un minimum) en compte tes intérêts personnels, tes capacités et les possibilités réelles d’emploi. Cela t’évitera de te retrouver dans un domaine qui ne te plait pas, pour lequel tu n’es pas formé ou dans un environnement de travail qui ne te correspond pas du tout. Avoir un job qui a du sens n’est malheureusement pas tout.

N’oublie pas qu’il n’est pas nécessaire d’être sûr à 100 % quel métier exercer plus tard avant de se lancer dans des expériences professionnelles ou des formations/études ! Les futures rencontres et événements imprévus t’amèneront des opportunités que tu n’aurais jamais pu imaginer. Voir notre article sur le rôle du hasard dans l’orientation.

Baser mon choix sur les 17 Objectifs de Développement Durables (ODD)

Tu as sûrement entendu parler des multiples crises auxquelles nous faisons face : énergétique, numérique, urbaine, sécuritaire, sociale et sanitaire. Ces crises viennent bouleverser notre civilisation et représentent donc des défis que nous devrons surmonter tous ensemble.

En 2015, l’Organisation des Nations Unies, aussi appelée ONU a tenté de transformer ces énormes défis mondiaux en 17 Objectifs de Développement Durables (ODD). L’ONU est la plus grande organisation internationale pour la paix, la sécurité et le développement.

En soi, n’importe quel métier peut s’adapter à ces objectifs. Il n’est donc pas nécessaire d’exercer un métier spécifique pour participer à la réalisation des ODD.

Voici quelques exemples :

> Une cuisinière qui tenterait de réduire au maximum ses déchets alimentaires (ODD 12).
> Une plombière pourrait proposer des installations écologiques à ses clients (ODD 7).
> Un puériculteur qui ferait attention à ne pas transmettre des stéréotypes de genre aux enfants (ODD 5).
> Une informaticienne pourrait travailler dans une institution publique dans le but d’améliorer son efficacité (ODD 16).

Voire, combiner plusieurs ODD !

> Un ergothérapeute pourrait travailler dans une institution proposant des soins gratuits ou à un coût démocratique (ODD 1 et ODD 3).
> Un instituteur pourrait intégrer des éléments liés au développement durable dans ses cours (ODD 13 et ODD 4).

Cependant, certaines formations/études/métiers agissent davantage sur certains ODD que d’autres. Pour découvrir des études liées spécifiquement à chaque ODD, regarde ce genially assez génial créé par le CIO.

Les métiers du futur selon les médias

Il existe de nombreux articles dans les médias sur les métiers du futur. Le FOREM (équivalent d’Actiris pour la Wallonie) a analysé tous ces articles en 2020, dont voici une liste.

Attention : la plupart de ces articles se projettent à 5, 10 ou même à 20 ans dans le futur ! Quand on sait à quel point cela peut être difficile de savoir de quoi demain sera fait, cette liste est uniquement à envisager comme source d’inspiration.

NTIC (= Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) : les datas, l’informatique distribuée, la cybersécurité, les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle et le développement informatique en général.

Management : le bien-être au travail, les nouvelles organisations du travail et les interactions homme-machine.

Commerce : la « centration client » et le marketing.

Santé : les neurosciences, l’intelligence artificielle et l’amélioration de la mémoire humaine.

Chimie et biotechnologie : la génétique et « l’ingénierie » du corps (production de tissus, prothèses, …).

Industries créatives : le jeu vidéo, l’e-sport, la réalité virtuelle et augmentée.

Environnement : la production d’énergies alternatives aux énergies fossiles (en particulier le solaire), le climat, l’éthique et l’approvisionnement en eau.

Agriculture : les alternatives à l’élevage conventionnel d’animaux à viande, les modes d’agriculture en petite surface et les circuits courts.

Transport : les drones, les voitures électriques, la régulation du trafic aérien et routier et la stratégie prospective. Peut-être même la téléportation et les pilotes dans l’espace si l’espace devient un lieu de tourisme nécessitant des guides !

Finances : le travail sur la confiance, les cryptomonnaies et le coaching financier.

Formation et enseignement : l’apprentissage tout au long de la vie, les outils numériques et la multiplication des sources de connaissances.

Voici une autre liste de métiers du futur publiée par Job&Sense.

Les Métiers des « 2 transitions »

De plus en plus de chercheurs se mettent d’accord sur le fait que la transition numérique et la transition écologique et énergétique seront les 2 défis qui impacteront probablement le plus le monde. Souvent, ces 2 transitions sont en concurrence. D’un côté le numérique se développe en nécessitant de plus en plus d’énergie (souvent fossile, comme le pétrole ou le gaz), alors que de l’autre côté, l’écologie tente de limiter les dégâts sur la planète. “Certaines initiatives parviennent à réconcilier ces deux transitions, mettant le numérique au service de la transition écologique et du progrès social”, cela dit.

Nous vivons les dernières décennies de pétrole abondant. Par après, sur une planète limitée avec une population croissante, (…) tous les métiers devront se réinventer.

Certains problèmes tels que le dérèglement climatique, la perte de la biodiversité, l’augmentation des inégalités sociales et la pollution nous obligent à nous adapter en tant que société. Cela fait émerger de nouvelles thématiques comme l’économie circulaire et collaborative, les médecines alternatives et holistiques, la permaculture, l’agroécologie, l’intelligence collective, la communication non-violente, le low-tech, le biomimétisme, le mouvement zéro déchet, l’écoconstruction, le biolocavorisme, pour n’en citer que certains.

Pour plus d’informations et d’exemples concrets, lis l’article complet et intéressant rédigé par l’asbl Graines de Soi.

Les métiers du futur selon le FOREM

En 2020, le FOREM a rédigé un rapport d’analyse prospective appelé « Métiers d’avenir et compétences pour le futur. », dont voici les éléments les plus importants de la conclusion.

Impact de la technologie

Selon le FOREM, la majorité des métiers seront plutôt réinventés que remplacés par la technologie qui viendra “améliorer ou faciliter les performances”. Par exemple, l’automatisation (= rendre une tâche complètement automatique) dans certains secteurs permettra au professionnel d’être plus performant, tout en le poussant à s’adapter et se former à ces nouvelles conditions de travail.

Pour d’autres métiers, la technologie viendra réellement remplacer le professionnel dans la réalisation de certaines tâches. Cela dit, le métier n’en sera pas nécessairement menacé. Cela poussera aussi le professionnel à s’adapter en développant d’autres compétences, notamment les compétences “non-techniques”. C’est-à-dire toutes les compétences “relationnelles pour fournir des conseils, aborder des problématiques plus complexes ou nécessitant une réelle empathie”. En résumé celles qui permettront au ”travailleur de se démarquer de la machine qui le concurrence”. Et vu qu’on travaillera de plus en plus avec des machines et les NTIC, les compétences digitales seront aussi particulièrement demandées.

Faute d’affirmer que nous travaillerons plus ou moins à l’avenir,
nous pouvons affirmer que nous devrons travailler autrement.

Détemporalisation et déspatialisation

L’environnement de travail sera également impacté par la détemporalisation (= moins, voire plus d’horaire) et la déspatialisation du travail (= plus de lieu de travail fixe). Cela se traduira concrètement par une utilisation de lieux alternatifs comme les espaces de « coworking ». Cela influencera la relation aux collègues, car les personnes présentes dans un même lieu ne seront pas spécialement de la même entreprise. Cela amènera également davantage de possibilités pour des salariés de travailler avec des indépendants et vice-versa.

Pour conclure le rapport, le Forem cite l’économie de plateforme c’est-à-dire des plateformes de service ou de crowdsourcing/crowdfunding. Cette économie introduira de plus en plus de possibilités de travail rémunéré en dehors des contrats et statuts professionnels classiques, comme le salariat.

Métiers porteurs, fonctions critiques et métiers en pénurie

Une autre manière de deviner les métiers du futur consiste à partir de la demande actuelle. Si certains métiers sont fortement demandés aujourd’hui, ils le seront sûrement aussi à l’avenir. Pour décrire ces métiers, on parle de métiers porteurs, fonctions critiques et métiers en pénurie. Il y a des différences entre les termes, mais dans l’ensemble il s’agit de métiers pour lesquels il y a plus de demandes que de candidats qualifiés.

Liste d’Actiris (service public de l’emploi à Bruxelles) pour 2021.
Liste du FOREM (équivalent wallon) pour 2021.

Ces métiers feront sans doute partie des métiers du futur (proche). Mais attention : ce n’est pas parce qu’un métier est en pénurie aujourd’hui qu’il le sera forcément dans quelques années. Autrement dit quand tu auras fini ta formation ou tes études. D’ailleurs, nous te conseillerons toujours de prendre le temps de réfléchir à tes motivations personnelles avant de te lancer tête baissée vers un métier ou un secteur qui semblerait recruter plus que les autres. Si tu n’es pas intéressé ou capable d’exercer une certaine fonction, tu risquerais tout simplement de ne pas être engagé !

Bon à savoir pour les Chercheurs d’Emploi, il est parfois possible d’obtenir une dispense pour se former à un métier en pénurie tout en continuant à bénéficier du chômage. Toutes les informations sur la fiche de Bruxelles-J: obtenir une dispense pour se former pendant son chômage.

Finalement, n’oublie pas de bien réfléchir aux raisons qui font que ces métiers sont plus demandés que d’autres. Est-ce qu’ils nécessitent des qualifications spécifiques ? Des expériences particulières ? Une maîtrise de certaines langues ? Être prêt à travailler dans des conditions de travail précises ?

Tu peux aussi t’inspirer des secteurs et diplômes offrant le plus d’emploi, comme la puériculture/nursing, la prévention/sécurité, l’industrie, l’enseignement, le paramédical, les sciences appliquées…. Découvre la liste complète d’une étude de 2022 pour Bruxelles.

Pour aller plus loin

Et toi, qu’est-ce que tu en penses ? Quels seront nos défis à l’avenir ? Quels seront les métiers demandés dans le futur ? Comment est-ce que toutes ces crises impacteront nos vies ?

Un peu perdu dans ton orientation scolaire ou professionnelle ? Viens nous voir gratuitement pour être accompagné lors d’entretiens individuels sur rendez-vous !

Voici Education4Climate, un site qui permet de comparer les études supérieures en fonction du nombre de cours traitant des enjeux climatiques et environnementaux.

Voici une playlist de vidéos présentant des métiers ordinaires tout en spécifiant les dimensions concrètes misent en œuvre afin de réaliser une transition environnementale, économique et sociale vers une société durable : « Demain mon métier sera vert ! ».

Voici des articles et dossiers inspirants rassemblés par La Libre.

Voici des exemples de Belges qui, pour la plupart, ont eu un parcours atypique et qui ont « commencé à sauver la planète ».

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